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| Q: [News] La coalition gouvernementale en Malaisie triomphe aux élections [de Julien, webmaster le 22/03/2004 10:05, contacter par email] |
| Elle a laminé dimanche les fondamentalistes islamistes lors des élections législatives, en conquiérant l'un des deux Etats du pays que ces derniers contrôlaient jusqu'à présent et en obtenant la majorité au parlement
Le Front national, dominé par l'United Malays National Organisation (UMNO) du premier ministre Abdullah Ahmad Badawi, a respecté les pronostics en emportant plus de la moitié des sièges du parlement fédéral, écrasant les fondamentalistes. Mais il a créé la surprise en prenant le contrôle de l'Etat du Terengganu (nord-ouest), une des bases locales du Parti islamique de Malaisie (PAS), son principal adversaire, favorable à l'instauration de la charia (loi islamique). Les responsables du PAS, qui avait promis les "feux de l'enfer" à ceux qui ne voterait pas pour lui, ont reconnu leur défaite dimanche soir avant même la publication des résultats officiels. "Nous acceptons les résultats et nous continuerons à nous battre au nom de l'islam", a indiqué Abdul Hadi Awang, président du PAS, contredisant certains de ses subordonnés qui avaient jugé "suspecte" la victoire écrasante du gouvernement. Contrairement à ce qu'avaient auparavant annoncé certains responsables islamistes, les résultats dans le Kelantan, leur fief depuis 1990, demeuraient incertains huit heures après la fermeture des bureaux de votes. Et Nik Aziz Nik Mat, leader spirituel du PAS, considéré comme une véritable icône dans la région, y a conservé son siège. Quoiqu'il en soit, les résultats seront sans nul doute considérés comme un triomphe pour Abdullah, arrivé au poste de premier ministre en novembre dernier après le départ du père de la Malaisie moderne, Mahathir Mohamad, au terme de 22 ans à la tête du gouvernement. Abdullah avait notamment placé au coeur de la campagne électorale le débat sur le rôle de l'islam dans la société, une question omniprésente depuis trente ans dans ce pays peuplé à 60% de musulmans. Le premier ministre, attaqué sur des problèmes de corruption mais soutenu par une reprise économique forte, s'était fait l'apôtre d'un islam tolérant, présenté comme une "religion du développement". Il a été entendu au delà de toute espérance. Outre la carte religieuse, le PAS avait aussi brocardé l'écart entre riches et pauvres devenu criant dans le pays, accusant les autorités de corruption. Abdullah, à cet égard, a probablement séduit par son fort discours anti-corruption et par sa façon de prendre ses distances avec certaines pratiques de Mahathir. Les élections confirment en tout cas la mainmise sur le pays du Front national, une coalition de 14 partis au pouvoir depuis 1957, grâce notamment au soutien des minorités chinoises (26 % de la population) et indiennes (8 %). Sous cette emprise sans partage de l'UMNO et de ses alliés, la Malaisie a été transformée d'une économie agricole en un des pays industrialisés les plus performants de la région et certainement l'un des pays musulmans les plus développés du monde. L'élection confirme par ailleurs la disparition du paysage politique de l'ancien vice-premier ministre de Mahathir, Anwar Ibrahim, emprisonné juste avant l'élection de 1999 et très populaire parmi les musulmans. Anwar, considéré comme un prisonnier politique par Amnesty International, est toujours derrière les barreaux, officiellement pour sodomie et corruption. Enjeu central du scrutin il y a cinq ans, il a aujourd'hui sombré dans l'oubli. Source: Le Monde avec AFP |
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